mercredi 31 décembre 2008

La responsabilité du blogger pour les nuls

Aujourd'hui, un peu de droit. Le blogger ou blogueur est, juridiquement, l'éditeur d'un ensemble de pages (qualifié officiellement de "bloc" ou de "bloc-note") sur lequel il publie périodiquement, avec une possibilité d'interactivité avec les visiteurs-lecteurs, des articles. Il en existe différentes catégories, selon le contenu. Mais là n'est pas notre propos.

Or, en tant qu'éditeur d'un espace, un tant soit peu "collaboratif", il est non seulement responsable de ses propres articles, mais doit surveiller les commentaires, pour éviter les débordements. Aussi doit-il "modérer" les commentaires, a priori (c'est à dire supprimer, le cas échéant, les commentaires avant leur publication) ou a posteriori (c'est à dire supprimer, le cas échéant, les commentaires après leur publication), comme doit le faire l'éditeur d'un forum en ligne.

En règle générale, l'éditeur du "blog" est également "directeur de la publication" (c'est à dire le responsable, au sens juridique du terme, de toutes les publications qui seront faites sur le blog). C'est, pour un blog, l'application d'une règle formelle, dès lors qu'il s'agit d'un "service de communication au public par voie électronique" au sens de la "LEN" du 21 juin 2004 et que la loi du 29 Juillet 1982 sur la communication audiovisuelle (mais est-elle applicable aux blogs ?), prise en son article 93-2 prévoit expressément que "Tout service de communication audiovisuelle est tenu d'avoir un directeur de la publication".

Quelle en est la conséquence ? Elle est simple, si l'on peut dire : le blogueur est responsable des délits d'information prévus et réprimés par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Autant dire qu'il doit garder un oeil - les deux yeux - sur les commentaires qui peuvent être publiés sur son blog.

En plus clair : pour éviter toute difficulté, le blogueur est contraint - en France en tout cas - de censurer tout commentaire diffamatoire ou injurieux dès qu'il en a connaissance.

mardi 30 décembre 2008

Le business model de Mickael Vendetta

Le doute n'est pas permis : Mickael Vendetta sera bientôt le maître du monde. Exit Bill Gates. Exit Larry Page et Sergei Brin, les co-fondateurs de Google. Il l'affirme dans http://mickavendeta.skyrock.com/ : "PENDANT QUE VOUS DORMEZ JE GÈRE LE MONDE" (en majuscule dans le texte original). Nicolas et Mickael sont sur le pont. Vous pouvez dormir tranquille. Mickael Vendetta est, toujours selon lui, "le nouveau Brad Pitt Version Française. Toutes les filles craquent devant Mickael Vendetta". Ceci dit, l'emploi de la 3e personne du singulier fait penser au beau gosse des années 70, que ceux de la génération des parents de notre Mickael national (pardon, international) n'auront probablement pas oublié. Bonjour Alain. Et rien ne dit que Mickael ne fera pas de cinéma. Certes, son talent de comédien n'a pas encore été révélé. Mais faut-il nécessairement être un excellent comédien pour faire du cinéma ? Parfois, un physique agréable suffit. Quant à avoir la carrière de Brad Pitt ou d'Alain Delon... Mickael Vendetta a aussi des idées sur la santé : "Si l'alcool me débecte autant, c'est bien parce qu'il n'est pas bon pour la santé !".

Résumons. Inutile de se fatiguer, Mickael Vendetta se définit lui-même : "Je suis l’être le plus parfait du monde, je vous ai dit, j’ai pas de défaut ! Quels sont mes défauts ? ah oui j’en ai plein, je suis beau [NDLR : ça, c'est à vous de juger], musclé [OK], intelligent [Pas con, en effet. V. ci-dessous], cultivé [Mickael est toutefois très discret sur ses références et masque, de manière plus générale, sa culture générale, avec une habileté qui relève du génie] et ambitieux [OK] !".

Comment ne pas se réjouir des déclarations éhontément provocatrices d'un personnage (Bien entendu "Vendetta" est un pseudo. Mais qui ne joue pas avec des identités différentes aujourd'hui, entre les blogs, les chats, Second Life, etc.) qui fait immédiatement penser au fils spirituel de Jean-Claude Van Damme et de Paris Hilton. Comment ne pas se réjouir des déclarations d'un personnage plus narcissique encore que le plus narcissique des confrères. Et Dieu sait si la profession est riche en ce domaine.

Ceci étant dit. Tout le monde se défoule allègrement sur Mickael alors qu'il n'est pas pire que nombre de candidats des Loft 1, 2 et suivants et autres émissions de télé-réalité.

Qu'y-a-t'il derrière ce véritable phénomène médiatique, au-delà d'un jeune homme musclé et provocateur, qui a visiblement préféré les bancs de musculation aux bancs de l'Université ?

(1) Des blogs qui totalisent des millions de visites. Et comme chacun sait, un trafic de cette importance, ça a de la valeur, beaucoup de valeur. On peut négocier de la vente d'espace. Pour le moment, le filon n'est pas complètement exploité. Mais il y aurait de quoi faire tomber, le moment venu, des espèces sonnantes et trébuchantes dans les poches de notre sémillant jeune homme (pas de millions, non plus, il ne faut pas exagérer), quitte à réorienter le tir si le phénomène s'essoufle (ce qui sera inévitablement le cas).

(2) Les requêtes sur les Whois font ressortir que les noms de domaine mickaelvendetta.fr et mickaelvendetta.com ne sont détenus ni pas Mickael Adon, ni par Trendy Prod, sa société de production. Mystère, mystère. De plus, ces noms de domaine ne sont pas véritablement exploités. Mais ils pourront l'être le moment venu. A moins qu'il y ait des contentieux en cours. Je n'en ai pas eu vent...

(3) De manière plus générale, sur le "buzz" : faites "Mickael Vendetta" dans la barre de recherche de Google : "total d'environ 4 570 000". Gloops. A titre de comparaison, pour "Pascal ALIX avocat" : "total d'environ 11 600", sachant que Virtualegis était, en 99, considéré comme un site web pionnier, comme étant l'un des tous premiers à proposer un service de consultation juridique en ligne (il est vrai qu'un peu d'autosatisfaction, ça fait du bien, tu as raison Mickael)... Il est vrai que je n'ai pas les mêmes abdominaux. Bon, demain, je commence un régime ! Enfin, le 31 décembre, je ne sais pas si le moment est bien choisi :/ En réalité, ce coup médiatique révèle une chose : l'incontestable supériorité de la "blogosphère", avec les technologies du web 2.0, sur le web 1.0, s'agissant du "marketing viral". Le "buzz" qui mettait plusieurs années il y a dix ans met maintenant quelques mois à se développer, ce dans des proportions vertigineuses, quel que soit le service proposé ou le produit vendu...Dans notre cas, il s'agit d'un contenu du genre "télé-réalité", pour faire court (sur TrendyWebTV, la "web TV" de la société qui produit Mickael "Vendetta").

(4) Qui gagne quoi aujourd'hui ? Ce qui est sûr, c'est que Trendy a fait un carton en termes de notoriété. Ce qui est également sûr, c'est que les épisodes de la "Bogoss Life", diffusés en exclusivité sur TrendyWebTv ont fait un carton (plus de 5.000.000 de vues pour l'épisode 1). Ce qui permet certainement de vendre de l'espace aux annonceurs. Bref, c'est le schéma classique du site web avec contenu à accès gratuit et qui se rémunère sur les recettes publicitaires (en direct ou avec une régie). Difficile d'estimer les recettes publicitaires 2008. Tout dépend des contrats conclus avec les annonceurs.

Est-ce que Trendy Prod tirera d'autres revenus du programme "Bogoss Life", en diffusant son programme ailleurs que sur sa webtv ? Avec un nouvel "emballage", pourquoi pas. Les chaînes de télé nous resservent bien chaque année les mêmes surgelés avec des emballages différents.

Quant au héros lui-même : probablement un contrat avec une rémunération forfaitaire dont on dit - peut-être un peu rapidement - qu'il ne sera pas reconduit en 2009, compte tenu de la baisse (inéluctable) de popularité de celui-ci. Mickael pourra toujours se consoler avec des recettes issues de pages web...pour peu qu'un jour il y mette véritablement du contenu.

S'agissant de la "saison 2", débutant en janvier 2009, la consultation du site trendywebtv.com révèle que le "teaser" aurait été vu 25669 fois, avec...0 commentaires. Sans commentaires.

A suivre.

lundi 29 décembre 2008

Voilà ! Dix ans après le site, le blog de Virtualegis

Un site web professionnel, c'est une chose. Celui de notre cabinet (http://www.virtualegis.com/) a bien joué son rôle au cours des dix dernières années. Mais qui, maintenant, peut "exister" sur la toile sans un blog ?

Le ton de ce blog sera bien évidemment différent de celui du site "officiel". Peut-être des états d'âmes sur l'exercice de la profession. Probablement sur d'autres sujets.

Bonne année 2009 à tous !