
A rien, sauf à nous prendre de l'argent, dirons les plus mal intentionnés ou ceux -
malheureusement assez nombreux - qui auront eu une mauvaise expérience du
système judiciaire, avec ses
lenteurs, sa
complexité vécue comme un
manque de transparence, son
jargon et
ses rituels d'un autre siècle, ses décisions aléatoires et vécues comme des
injustices et l'
indisponibilité des
avocats, qui courent par monts et par vaux d'un tribunal à l'autre et qui, par conséquent, sont souvent injoignables...
En fait, un avocat, ça sert surtout à éviter cela ! Un avocat expérimenté connaît
les limites du système judiciaire. Et c'est pour cela que ses
conseils peuvent être précieux. Il procède à une
analyse préalable du dossier (comme le médecin procède à un diagnostic et fait, le cas échéant, procéder à des analyses et à des radiographies) afin de déterminer la meilleure stratégie, qui peut être judiciaire ou s'inscrire dans un processus de recherche active d'une solution transactionnelle. Cette analyse préalable objective du dossier -
quel que soit le dossier - est
absolument indispensable.
Agir directement
en justice sans effectuer une analyse soigneuse du dossier équivaudrait à opérer un patient sans disposer de toutes les données (carnet de santé, radiographies, diagnostics, etc.)...
Ce conseil éclairé n'est pas une information juridique.
Sur le réseau internet, on peut trouver une masse impressionnante d'
informations juridiques, souvent en accès gratuit, parfois précises et de bonne qualité, notamment lorsqu'elles émanent de sources officielles.
Mais prendre connaissance d'une information juridique est une chose. Savoir de quelle manière elle s'applique à son cas en est une autre, qui nécessite une longue formation et un (très) long apprentissage, qui se nourrit notamment de l'expérience acquise devant les tribunaux.
L'analyse d'un dossier qui conduit à un
conseil personnalisé, se distingue en cela de la fourniture d'une information juridique. Seul un
conseil juridique personnalisé après analyse du dossier peut éviter des catastrophes sur le plan financier et sur le plan humain.
Une scène bien connue concernant le prix des oeuvres de Picasso -
toutes choses égales par ailleurs, tout avocat n'ayant pas nécessairement un talent équivalent à celui que Picasso avait dans le domaine de la peinture - résume la fixation du prix du conseil juridique personnalisé, souvent considéré comme élevé, voire injustifié :
"
Combien vous dois-je ? ", demande une femme à qui Picasso vient de faire un portrait.
"
Cinq mille francs ", répond le peintre.
"
CINQ MILLE FRANCS ??? " , [...] "
Mais enfin, cela ne vous a pris que cinq minutes ! "
"
Non ", répond Picasso avec une fermeté qui ne laisse pas la moindre place à la polémique. "
Cela m'a pris toute ma vie ".